Grèves et mouvements sociaux à la CGTE – TPG

Le 19 novembre 2014, le personnel des tpg (transports publics genevois) était en grève. Dans les médias et sur les réseaux sociaux, on pouvait lire que cette grève était une première dans la République, que cela n’avait jamais été vu. Voici une vérité oubliée. 

Voici le premier article sur les mouvements sociaux ou grèves que le personnel des transports publics, que ce soit à la CGTE (Compagnie Genevoise des Tramways Electrique) ou aux tpg, ont mené afin de défendre leurs métiers, mais aussi les prestations à la population.

Photographie de la grève en été 1902, le bataillon de soldat – Copyright DR

1902, la première grève

En été 1902, le syndicat revendique une augmentation de salaire et l’amélioration des conditions de travail. La direction refuse et n’entre en matière que sur quelques points. Le syndicat recourt à la loi sur les conflits collectifs. Voici la chronologie des événements :

30 août 1902 : Monsieur Bradford, citoyen américain, alors directeur de la CGTE, annonce le licenciement de 44 des 65 ouvriers du dépôt. 

30 août à 22h30 : la grève générale est déclarée.

31 août 1902 : aucun véhicule ne sort sur le réseau.

Monsieur Bradford annonce que la grève est illégale. Les grévistes ont la sympathie des citoyens et l’Etat offre ses services pour un arbitrage.

28 septembre : le personnel n’obtient que de partielles améliorations et une nouvelle grève commence. Le personnel qui ne fait pas la grève dort dans le dépôt  sous la protection de la gendarmerie.

Le conseil d’Etat mobilise un bataillon de soldat (800 hommes) pour surveiller les lieux stratégiques et accompagner les trams. Sous pression du Conseil d’Etat, la CGTE accepte certaines des conditions des grévistes. Au fil des jours le service s’améliore passant de 45 à 68 sur 72. Pour remplacer les grévistes, des cadres conduisent les tramways. 

Entre le 5 et le 8 octobre, la direction engage 95 personnes pour pallier les défections. La tension monte. Chaque soir une foule se rassemble aux points névralgiques et jette des pierres sur les tramways.

Le 9 octobre la foule, composée non pas par des grévistes, mais plutôt par des étrangers et des casseurs, se montre agressive. La troupe, baïonnette au canon, ainsi que la cavalerie, charge. La direction décide de réengager les grévistes.

Le 10 octobre, la direction renvoie les grévistes réengagés la veille avec pour tout solde un mois de salaire. Les syndicats de Genève décrètent alors une grève générale qui se terminera le dimanche 15 octobre 1902. La troupe est démobilisée ce même jour. La grève a été suivie par 50% du personnel et le syndicat a réussi à payer la moitié de leurs salaires. Le 16 octobre, Genève retrouve sa vie habituelle.

En avril 1903, suite à une pétition signée par 375 tramelots, Monsieur Bradford quitte ses fonctions le 20 mai. Quatre jours plus tard, c’est Monsieur Rochat, directeur des tramways de Berne qui reprend la direction.

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