Le canton de Fribourg présente sa vision pour les chemins de fer en 2050 et dans les années qui d’après. Celle-ci est basée sur les objectifs de politique climatique de la Confédération et du canton et part d’un renforcement de l’offre de transport public, en particulier dans les régions en fort développement et à faible part de mobilité durable.
Une meilleure connexion au réseau national, des fréquences plus élevées et des liaisons optimisées devraient rendre l’offre attrayante pour les navetteurs et les loisirs.
La «Vision Bahn 2050+» pour le canton de Fribourg, le conseiller d’État Jean-François Steiert, directeur du développement spatial, des infrastructures, de la mobilité et de l’environnement le 8. Octobre 2024, poursuit l’objectif de renforcer encore le chemin de fer en tant qu’épine dorsale des transports publics. Le rapport décrit les améliorations dans trois domaines : l’intégration du canton dans le réseau national longue distance, le développement du RER Fribourg | Fribourg et le développement des lignes ferroviaires régionales. Parmi les principaux objectifs figurent l’augmentation des temps de vitesse, la réduction des temps de trajet et une meilleure connexion aux centres économiques tels que Berne et l’arc du lac Léman.
Développements dynamiques
Le rapport met en lumière les développements socio-économiques qui jouent un rôle central dans la planification du transport ferroviaire. Le canton de Fribourg connaît depuis des années l’une des évolutions démographiques les plus fortes de Suisse. Avec 341 490 habitants en 2023 et une population prévue d’environ 400 000 en 2050, la proportion de personnes âgées augmente en particulier, ce qui nécessite une adaptation des offres de mobilité. Les centres régionaux comme Bulle, le sud du canton et la région de Broye contribuent de manière significative au développement économique, ce qui augmente le besoin de meilleures liaisons de transport.
Outre la croissance de la population et la puissance économique croissante, le marché du travail a également une grande influence sur la planification de la mobilité. En effet, plus d’un quart de la population active fait la navette vers d’autres cantons. Dans le même temps, le trafic de navettes vers le canton augmentera fortement, ce qui accentue la nécessité d’un transport public plus efficace. Le renforcement de l’offre ferroviaire devrait entraîner une réduction significative du degré de motorisation dans le canton, qui est aujourd’hui nettement supérieur à la moyenne suisse avec 596 voitures de tourisme pour 1000 personnes de la population civile.
Amélioration de la qualité de vie
Pour faire face au changement climatique et à ses conséquences, le développement du réseau ferroviaire devrait également contribuer à la délocalisation du trafic. Les capacités doivent être renforcées par des mesures d’infrastructure ciblées. L’accent est également mis sur la création d’interfaces multimodales qui permettent une transition transparente entre le train, le bus et d’autres formes de mobilité.
La mise en œuvre de cette vision ambitieuse doit être décidée par le gouvernement fédéral et le Parlement fédéral et nécessite donc une coopération étroite avec le gouvernement fédéral, les cantons voisins, dont la vision tient compte des perspectives, et les entreprises de transport public. Elle se fera en plusieurs étapes, les premières mesures d’infrastructure devant être incluses dans les plans nationaux de développement des infrastructures dès 2026, afin de permettre une amélioration progressive de l’infrastructure et de l’offre. Cela permet d’améliorer la compétitivité des transports publics par rapport aux transports individuels motorisés et d’améliorer à long terme la qualité de vie dans le canton de Fribourg.
Améliorations concrètes de l’offre
Le rapport prévoit diverses mesures concrètes pour optimiser l’offre ferroviaire. Un nouveau tracé entre Fribourg et Romont en complément de la ligne existante réduira le temps de trajet, permettra plus de trains et réduira l’impact des chantiers d’entretien des bâtiments. Elle renforcera également massivement le lien entre la région de Bulle, en forte évolution, le centre du canton ainsi que les métropoles de Berne et de Lausanne. Pour les liaisons régionales, une augmentation de la fréquence du RegioExpress est prévue afin de réduire les temps de trajet entre les régions.
De nouvelles liaisons ferroviaires seront créées spécialement pour la zone économique en pleine croissance de Bulle, ce qui réduira le temps de trajet vers Lausanne à 35 minutes compétitives. En outre, de nouvelles infrastructures telles que des arrêts supplémentaires, l’augmentation des capacités des lignes et l’utilisation de trains à deux étages sont prévues pour répondre à la demande croissante.