AB Saurer-Berna 1949-1950

Autobus SAURER-BERNA de 1949-1950/1952-1955 – Série 40 à 52 (921 à 933) et 53 à 59 (934 à 940)

Avec cette série de 20 autobus (dont il faut distinguer quatre sous-séries), la CGTE entre dès 1949 dans l’ère des véhicules dits « normalisés suisses ». Il faut entendre par là des véhicules comportant les caractéristiques suivantes :

  1. châssis légèrement abaissé
  2. poste de conduite « avancé »
  3. moteur longitudinal situé latéralement, au centre du véhicule, sous le plancher
  4. quatre portes d’accès ou de sortie sur la face latérale droite
  5. montée des voyageurs par la double porte arrière donnant accès à une large plate-forme
  6. passage obligé des voyageurs devant le receveur assis
  7. sortie des voyageurs par les deux portes médiane ou avant.

Ce principe de « normalisation » sera appliqué également dès 1951 aux motrices de tramways de la série 701 à 730, aux trolleybus de la série 20 à 34 et, plus tard, sur les séries suivantes.

SAURER 40-42 de 1949 (921-923 dès 1958) Couleur bleu ivoire – Archive CGTE

Notes  historiques

Ces autobus ont été commandés par la CGTE, après la guerre, dans l’optique de supprimer  progressivement l’exploitation par tramways des lignes de campagne, et pour assurer un service sur certaines lignes urbaines nouvellement créées. Comme dit plus haut, cette série de 20 véhicules comporte quatre sous-séries. En effet, il faut distinguer les modèles suivants :

  • Les SAURER Nos 40 à 42 (921-923) de 1949, reconnaissables à leur grille frontale avec chevrons    chromés. Ces trois autobus ont encore été livrés aux couleurs de la Compagnie Genevoise des Autobus, à savoir en bleu et ivoire. Dès 1950, ils circulent avec la livrée vert et ivoire propre à tous les véhicules modernes de la CGTE.
  • Les BERNA Nos 43 à 47 (924-928) caractérisés, comme toutes les sous-séries suivantes, par une grille frontale avec barres chromées horizontales.
  • Les SAURER Nos 48 à 52 (929-933), identiques aux précédents.
  • Les SAURER Nos 53 à 59 (934-940) livrés en 1955, qui reçoivent une carrosserie plus arrondie à l’avant, d’allure plus moderne. Ces derniers sont munis d’indicateurs de direction à rouleaux sur les deux faces latérales, et de girouettes à rouleaux pour l’indication du numéro de ligne à l’avant et à l’arrière (les séries précédentes n’en disposaient qu’à l’avant et sur le côté droit). Ils disposent de sièges rabattables sur la plate-forme arrière, donnant ainsi un gain de confort supplémentaire aux voyageurs de lignes de campagne. Bien qu’ils aient un moteur légèrement plus puissant, les autobus 53 à 59 ne tracteront pas de remorque.
Rive – Photo “Diwabus949” et “CORAJOD”
Rive – Photo “Diwabus949” et “CORAJOD”
Rive – Photo “Diwabus949” et “CORAJOD”

A noter que, comme tous les véhicules routiers de cette époque, toute la série est équipée de sièges de cuir rembourrés.

Engagement des autobus 40 à 59 dans la décennie 1950 – 1959

Bien que cette série de 20 autobus ait pu circuler sur toutes les lignes, ils sont engagés avant tout sur les lignes suivantes dans les années cinquante :

  • Ligne A : Rive – Cologny – Meinier – Gy
  • Ligne B : Rive – Vandoeuvres – Chevrier
  • Ligne C : Rive – Jussy
  • Ligne D : Rive – St.-Julien (certaines courses avec remorque)
  • Ligne E : (Rive) Quai de la Poste – Laconnex – Cartigny – Chancy
  • Ligne E « Branche Nord » : Quai de la Poste – Aire-la-Ville – Petite-Grave – Cartigny – Avully
  • Ligne G  jusqu’en 1962 : Cornavin – Place des Nations – Ariana
  • Ligne H dès 1952 : Rive – Carouge – Croix-de-Rozon (courses avec remorque le dimanche)
  • Ligne L : Quai de la Poste – Lully – Soral – Sézegnin – Avusy
  • Ligne M dès 1957 : Rive – Carouge – Bardonnex
Photos “Diwabus949”
Photos “Diwabus949”

Au fur et à mesure de la disparition du tram sur les lignes de campagne, ce sont les normalisés 40 à 59 qui prennent le relais, souvent avec remorque à voyageurs, parfois même remorquant de véritables « trains » routiers (autobus + remorque à voyageurs + remorque à bagage pour le service postal), en particulier sur la 9.

Cette série d’autobus est donc engagée, dès les dates indiquées ci-dessous, sur les lignes suivantes :

  • 3 juin 1956 : Ligne 8 : Rive – Veyrier (village), avec ou sans remorque selon les courses
  • 1er août 1958 : Ligne 9 : Rive – Vésenaz – Hermance, avec remorque
  • 28 septembre 1958 : Ligne 5 : BIT (Jardin Botanique) – Cornavin – Molard – Malagnou

Sur la 5, ligne urbaine à bonne cadence horaire, la série circule sans remorque. On y rencontre avant tout les véhicules de la sous-série 934 à 940 (ex 53 à 59), avec receveur. Dès l’année 1958 commencent à être livrés les autobus SAURER (Diwabus) 941 à 967. Ces derniers étant conçus pour le service à un seul agent, ils remplacent peu à peu les « normalisés » sur les lignes de campagne.

Engagement de 1960 à 1976

Bien qu’ils continuent de desservir régulièrement toutes les lignes citées ci-dessus, les « normalisés » partagent de plus en plus leur engagement avec les nouvelles séries d’autobus qui seront mises en service durant cette décennie. Les Saurer 941 à 967, puissants et conçus pour tirer une remorque, leur enlèvent cependant certaines lignes « phares » dès 1958 ; ainsi ne voit-on presque plus les « normalisés » sur les lignes 8 et 9. Dès 1962, les Saurer de la série 971 à 996 restreignent encore leur engagement (sur la ligne 5 par exemple). Et, toujours dès 1962, les Berliet 401 à 415 accroissent la concurrence. Comme le service à un seul agent se développe progressivement au cours de ces années sur de nombreuses lignes  –  les dernières lignes (1, 3-33, 12) perdent leurs receveurs et receveuses en 1969, avec la généralisation du self-service  –   les postes de receveur sont peu à peu supprimés sur les « normalisés ». Ils continuent néanmoins à assurer vaillamment des services réguliers sur les lignes de campagne (A, B, C, D, E, F, H, L, M) et sont introduits, conjointement avec d’autres séries plus récentes, pour des courses occasionnelles ou en service régulier, sur des lignes nouvelles. Ainsi va-t-on les voir sur les lignes suivantes :

  • Ligne 2-22 : desserte de la Cité d’Onex (dès 1964) depuis le Petit-Lancy ; plus tard en service « accéléré » au départ de Rive.
  • Ligne 14 : Rondeau de Carouge – Place des Nations (dès le 28 septembre 1969)
  • Ligne X : Cornavin – Meyrin (1960) ; Cornavin – Meyrin Cité – CERN (dès 1962)
  • Ligne Y : Carouge – Veissy – Veyrier (dès 1960)
  • Ligne Z : Cornavin – Collex-Bossy (dès 1960)

Parallèlement, ils sont engagés comme véhicules de renfort sur de nombreuses lignes,  par exemple en service « accéléré » sur la ligne 7.

En 1969, on supprime sur les Nos 921 à 933 les raccordements leur permettant de tracter des remorques. Seuls les modèles de la série 934 à 940 sont équipés de la commande automatique des portes à l’introduction du self-service, la même année. Dès lors, les treize « anciens » (921-933) se voient cantonner à des services de renfort ou de suppléments. En 1972, le 927 est transformé en bus-école et reçoit le No 40. En 1974, c’est le 924 qui devient autobus-école No 24. Tous deux sont équipés de la double commande.
Après les livraisons des Saurer Nos 421 à 452 dès 1969, des Leyland Nos 461 à 484 (1971) et des Saurer-Leyland  Nos 201 à 234 en 1974, la compagnie dispose de suffisamment d’autobus standards. Les « normalisés » ne sont plus engagés que rarement. Ils sont retirés du service en 1976, après la livraison des premiers autobus articulés de la CGTE (FBW série 101 à 129).

Photographié à la Jonction, le Saurer n°43 en “travesti” – Photo “Diwabus949”

Ci-dessous quelques clichés des SAURER-BERNA

Source CGTE et CORAJOD
Source CGTE et CORAJOD
Source CGTE et CORAJOD

Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.